Le Salon international du bâtiment a ouvert ses portes en grande pompe lundi 1er novembre. L'inauguration officielle a été présidée par le Premier ministre, Abbas El Fassi, en présence du ministre du Commerce extérieur, Abdellatif Maâzouz, du ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohammed Ameur, du secrétaire d'Etat chargé du Développement territorial, Abdeslam El Mesbahi, en plus d'autres personnalités politiques et économiques.
«Le secteur du bâtiment est parmi les secteurs prioritaires de l'économie nationale vu le nombre d'emplois créés cette année qui avoisine 109.000 postes et le volume des investissements réalisés ainsi que les efforts fournis en vue d'encourager l'investissement dans ce secteur.
En atteste le montant des Investissements directs étrangers qui a atteint, au premier semestre, 1,53 milliard de DH», a déclaré Abdeslam El Mesbahi dans son discours. Ceci s'est concrétisé grâce à la politique de l'Etat en matière d'habitat et de l'urbanisme à travers le développement du partenariat public-privé, la création de villes nouvelles et de nouvelles zones urbaines ainsi que la mise en place de fonds de garantie pour faciliter l'accès à la propriété aux familles démunies, souligne-t-il. L'ambassadeur de la France au Maroc, Bruno Joubert, a mis en exergue la politique volontariste du Royaume, à travers les différents programmes de logements sociaux, la création de villes nouvelles, ainsi que les grands projets d'infrastructures, et qui se traduit depuis quelques années par une hausse continue de l'investissement dans le BTP (+60% depuis 2005), pour atteindre 118 milliards de dirhams en 2009. «La part des investissements français n'est pas négligeable puisque le secteur BTP-mines représente plus de 7% du montant total des IDE français reçus par le Maroc l'année dernière», a-t-il souligné.
Notons aussi que la 13e édition du SIB est l'occasion de démontrer l'attractivité croissante du Royaume en tant que destination de choix pour les investisseurs internationaux. D'ailleurs, sur les 600 exposants participant à cette grand-messe, 326 sont issus d'autres pays. Il suffit de faire un tour dans le salon pour se rendre compte de la diversité de l'offre étrangère et de la concurrence qui s'annonce rude entre les délégations des différents pays participants. Plusieurs pays ont réservé des pavillons pour faire valoir leur expertise et leur savoir-faire cumulé dans le secteur du BTP, en l'occurrence la France, invitée d'honneur de cette édition, dont la délégation compte 62 exposants, l'Espagne qui arrive en force, la Belgique, le Portugal, l'Egypte… Sans oublier les opérateurs issus d'autres pays qui exposent séparément aux côtés des exposants nationaux.
Des rencontres B to B sont également au menu, sachant que chaque délégation a déjà concocté un riche programme concernant des rencontres et visites de chantiers ou d'usines. Notons aussi qu'une grande partie des sociétés participantes sont des PME à la recherche de distributeurs, de partenaires locaux ou des prescripteurs pour écouler leurs produits. Finalement, la semaine du 1er au 7 novembre s'annonce prometteuse pour les différents intervenants qui restent confiants et qui se disent satisfaits de leur participation.
«A l'inverse de l'Europe, le Maghreb, surtout le Maroc, n'a pas souffert de la crise économique mondiale comme l'Europe. Actuellement, de grands chantiers sont en cours de réalisation, tandis que d'autres projets sont dans le pipe», nous a confié Olivier Epp, directeur adjoint Export de la Chambre du commerce et d'industrie de Strasbourg. Et d'ajouter : «Ce qui intéresse au Maroc les entreprises de l'Alsace qui sont venues en force cette année, ce sont les projets résidentiels ou touristiques hauts de gamme».
Même enthousiasme auprès des autres exposants de l'Hexagone. «Nous visons à travers notre participation au SIB de marquer notre présence au Maroc via notre filiale créée en 2009 et de présenter les solutions innovantes en matière d'étanchéité, de voirie, de toiture et de photovoltaïque», affirme Laurent Kosman, directeur de Soprema Maroc. «Les grands groupes français du BTP sont présents au Maroc et apportent déjà leur savoir- faire et leur expertise internationale. Par ailleurs, les nombreuses PME françaises du secteur contribuent également au dynamisme de ce marché stratégique, particulièrement demandeur en innovations et en technologies les plus avancées: matériaux de construction, équipements énergétiques et techniques, automatisme, informatique», estime Bruno Joubert.Du côté des Marocains, les exposants restent confiants malgré la baisse d'activité enregistrée dans certaines filières, dont les matériaux de construction qui affichent des résultats en recul, vu le ralentissement des chantiers. «En tant que producteurs de matériaux de construction, nous recherchons de nouveaux partenaires nationaux et étrangers», a affirmé Hassan Squalli, directeur adjoint de la société Sicmaco, seule représentante de la région de l'Oriental.
Il a également indiqué que le secteur des matériaux de construction a connu une baisse des ventes surtout dans les produits d'assainissement et de voirie, tandis que ceux destinés au segment bâtiment, leurs ventes ont augmenté légèrement. Une chose est sûre: le Maroc, en relançant le logement social, en le dotant d'un plan étalé sur dix ans (2010-2020) et en maintenant sa politique de mise en place de villes nouvelles, offre d'importantes opportunités à saisir aux opérateurs locaux ainsi qu'aux investisseurs étrangers. Aussi, l'organisation de cette grande manifestation constitue la base pour promouvoir et attirer les investissements ainsi qu'une occasion pour connaître les nouveaux produits dans le but d'introduire de nouvelles techniques et solutions pour une meilleure efficacité énergétique.
L'expérience française
Cette 13e édition englobe également un programme scientifique riche axé sur deux thématiques majeures: «L'habitat social» et «Les villes nouvelles», et ce dans le cadre de la 4e édition de «Convergence Habitat et Urbanisme 2010» qui se tient en marge de l'événement. Comme c'est la France qui est mise à l'honneur, le Maroc veut tirer profit de la longue expérience de ce pays dans ces domaines d'activités. Près d'une vingtaine d'experts participent aux tables rondes organisées à cette occasion pour débattre avec leurs homologues marocains. Ces opérateurs français du secteur (grands groupes, PME et institutions) sont amenés à partager leur expertise dans le domaine des villes nouvelles et du logement social et d'affirmer ainsi leur volonté d'accompagner le Maroc dans les grands chantiers de l'aménagement urbain. Ces rencontres seront également l'occasion d'établir des partenariats durables entre organismes français et marocains.
Publié le : 03.11.2010 | 15h23 par Nadia DREF
Source: lematin.ma
Ph: KHARTOUCH