
Le montant global des transactions conclues dans le secteur de l’équipement est de 108 millions de DH en 2009. Le ministère de tutelle est le principal donneur d’ordre
Pourquoi Labotest a saisi le Conseil de  la concurrenceVeto du SGG  contre un arrêté de Ghellab
Un projet d’arrêté très contesté. Le différend porte sur les critères  du système de qualification et de classification des laboratoires  d’études du bâtiment et des travaux publics. Son rédacteur, le ministère  de l’Equipement et du Transport, s’est déjà vu opposé le veto du  Secrétariat général du gouvernement (SGG). Ce dernier a estimé certaines  dispositions anticoncurrentielles. C’est ce qui a poussé le ministère à  saisir en 2010 le Conseil de la concurrence. L’instance a également  émis des observations «corsées».  Bien avant, une PME, Labotest, a initié la contestation en saisissant  le Conseil pour les mêmes motifs. C’est carrément un conflit d’intérêts  que ce laboratoire basé à Kenitra reproche au ministère de l’Equipement:  il est à la fois autorité de tutelle, principal client du Laboratoire  public d’études et d’essais (LPEE) et président de son conseil  d’administration. Une double casquette délicate à gérer: «Le ministère  du Transport est en position de juge et partie», estime le DG de  Labotest, Mohammed Ben El Mamoun, lors d’une audience tenue le 13 avril  2010 au Conseil de la concurrence. Ben El Mamoun est également  secrétaire générale de l’Association des laboratoires du BTP. Mais c’est  via la Chambre du commerce et d’industrie de Kénitra que Labotest  demande, le 5 mars 2010, un avis (voir p. 4, 5 et 6). Sa requête retient  cinq charges. Elle met en cause les «dispositions anticoncurrentielles»  du projet d’arrêté. Celui-ci retient LPEE comme «unique laboratoire à  figurer dans la 5e classe», rapporte Ben El Mamoun. Classe la plus  élevée et donnant le droit de soumissionner à tous les appels d’offres  publics. Labotest est le premier concurrent du LPEE, particulièrement  dans le marché des appels d’offres publics. Un marché de 608 millions de  DH selon les chiffres de 2009. Labotest s’interroge aussi sur la  légalité des pratiques du LPEE qu’il juge «contraires aux règles de  concurrence». Le demandeur en veut pour preuve «le recours excessif et  inadapté à la pondération technico-financière...» par les délégations  régionales, de Chaouen notamment. Cette pratique a ainsi pour  conséquence «d’exclure d’office» Labotest. En se retrouvant unique  candidat, LPEE soumet «des prix anormalement élevés par rapport aux  appels d’offres auxquels il soumissionne».
 LPEE est également accusé de conflit d’intérêts. Dans certains grands  projets (ports, barrages, autoroutes), il agit à la fois comme  contrôleur mandaté par l’administration publique et par l’adjudicataire  du marché. Le Conseil de la concurrence fait à cet égard un renvoi au  rapport de la Cour des comptes de 2007: «La présence du LPEE au niveau  du contrôle externe et extérieur d’un projet autoroutier (…) compromet  l’impartialité de ses conclusions». La Cour avait même recommandé «aux  instances concernées de mettre fin à ce conflits d’intérêts qui résulte  de l’absence d’une véritable concurrence dans le domaine du contrôle  technique des travaux de génie civil». Une recommandation restée lettre  morte.
 
 Faiçal FAQUIHI
 













 










 
 
 
 
 


